J'ai un métier assez original, je suis guide-conférencier sur des croisières touristiques en Antarctique et en Arctique. Ce sont des "croisières-expédition", à bord je fais partie de l'équipe des "naturalistes". Ce métier me permet de vivre ma passion pour les régions polaires et subpolaires, les oiseaux, et les animaux en général.
Avant d'être d'être en mer la moitié de l'année, j'ai fait un début de carrière universitaire : j'ai passé un Doctorat en mécanique (des fluides) à Bordeaux, puis j'ai fait quelques contrats de recherche. Seulement, alors que je travaillais sur ma thèse et que je passais mes journées à modéliser des écoulements d'huile et d'air dans un moteur 4 temps, j'ai attrapé un virus, le virus polaire.
Au fil des lectures, la passion de l'Antarctique a petit à petit pris tout mon esprit jusqu'à devenir une obsession : je dois réussir à voyager et travailler dans le Grand Sud !
Le premier qui m'a donné ma chance est Alain Hubert, un explorateur belge. Grâce à lui ma première expérience polaire, en 2011, a consisté à passer deux mois sous la tente sur la calotte polaire Antarctique, en Terre de la Reine Maud. Alain Hubert avait monté une équipe internationale d'alpinistes pour faire une première : la paroi verticale du Mont Holtanna. Dans cette expédition mon rôle n'était pas de me balancer dans le vide dans une paroi vertigineuse, non, j'étais en charge sur le terrain du programme pédagogique de l'aventure.
Ma deuxième expérience en Antarctique, cette fois pour la fondation d'Alain Hubert (mais sans lui), à nouveau pour un projet pédagogique scientifique part Internet pour de très nombreuses classes en Europe, s'est déroulée sur le brise-glace russe Kapitan Khlebnikov. Un voyage touristique d'un mois en Antarctique pour observer d’une éclipse totale de soleil de une minute et demi. Cette croisière nous a conduit des archipels Crozet et Kerguelen, aux côtes de l'Antarctique de l'Est, en passant par l'île Heard. L'éclipse ne m'a pas vraiment bouleversé, par contre la rencontre avec les manchots (royaux, empereurs, Adélie), les albatros, les pétrels, les éléphants de mer, les orques... a été un vrai choc qui a changé ma vie. J'étais venu en Antarctique pour l'histoire, Paul-Emile Victor et les EPF, les paysages, la glace, je vais y revenir chaque année pour la passion des oiseaux, en particulier des oiseaux marins...
Après ces deux expériences polaires, j'ai commencé à travailler comme guide naturaliste et conférencier, d'abord pour une agence de voyage pour laquelle j'accompagnais des groupes, puis directement sur les bateaux de croisière dans les équipes d'expédition.
Mon métier est celui d'un vulgarisateur scientifique et d'un naturaliste de terrain : j'adore expliquer le merveilleux et la complexité des oiseaux et de la nature ne général.
Je passe chaque année six à sept mois sur des bateaux : Péninsule antarctique, Géorgie du Sud, Malouines, îles subantarctiques neo-zélandaises, Macquarie, Terre de Feu, Alaska, Svalbard, Groenland, Terre de Baffin, pôle Nord géographique, Terre François Joseph, Islande, Ecosse.
Si l'occasion se présente, je suis aussi heureux d'explorer des sanctuaires animaliers dans des régions plus chaudes, comme les Galápagos, le Serengeti, le parc Kruger, ou dernièrement les îles Eparses et Aldabra.
En 2005, j'ai été membre de l’expédition que l'explorateur Jean-Louis Etienne a organisée sur l'atoll de Clipperton dans le Pacifique-est : j'ai alors réalisé le rêve de travailler pour un de mes héros.